Marchés : les valeurs bancaires prennent leur revanche

+18,23%

C’est la performance, depuis le début de l’année, de l’indice Euro Stoxx Banks (SX7E) à la clôture du 5 mars 2021. Il reflète l’évolution moyenne des valeurs bancaires de la zone euro sur les marchés actions. Cette performance s’avère très supérieure à celle des indices européens généraux tels que l’Euro Stoxx 50 (+3,23 % depuis le début de l’année) ou le CAC 40 en France (+4,17% depuis le début de l’année).

Le retour en force des valeurs bancaires a été remarqué au cours des dernières semaines après dix années consécutives de forte sous-performance. Si plusieurs facteurs expliquent ce regain d’intérêt, l’élément le plus tangible provient du fait que le secteur a cette fois-ci été en mesure d’absorber une crise de grande ampleur sans dilution pour ses actionnaires. Il déjoue ainsi les scénarii les plus pessimistes, y compris ceux de la BCE.

Le secteur dévoile une résilience, fraîchement acquise, au prix de dix longues années consécutives d’amélioration bilancielle. De nombreux établissements ont réussi à rester largement bénéficiaires sur l’année 2020, aussi bien en France (BNP Paribas, Crédit Agricole) que dans la plupart des autres pays européens. Le reflux des provisions sur crédits amorcé en 2021 devrait se poursuivre en 2022. Il semble désormais de plus en plus probable que l’année 2021 sera donc caractérisée par un rebond marqué des résultats bancaires.

Autre bonne nouvelle : le secteur bancaire européen pourrait profiter de la pentification de la courbe des taux observée depuis le début de l’année, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Ce mouvement, s’il devait s’avérer durable, pourrait mettre fin à l’érosion continue des marges d’intérêts bancaires, talon d’Achille du secteur depuis de nombreuses années. Pour finir, en cas de succès des campagnes vaccinales, il va sans dire que le secteur serait l’un des grands bénéficiaires de la réouverture progressive des économies à travers un rebond de l’activité (paiements, crédits consommation, volumétrie des crédits à l’investissement, activités de marchés) qui serait également bienvenu en matière de revenus.

La surperformance du secteur est l’illustration d’un retour en force persistant de la thématique « value » face aux valeurs de croissance. Les investisseurs, qui envisagent un dénouement de la crise sanitaire dans les prochains mois, se tournent ainsi de plus en plus vers les valeurs délaissées l’an dernier, dont les valorisations boursières restent toujours attractives à l’heure actuelle.

 

Source : Bloomberg au 05/03/2021