La restauration d’une maquette par une étudiante de l’Institut national du patrimoine

À l’occasion de sa cinquième année d’études à l’Institut National du Patrimoine, Claire Chalons a réalisé la restauration des voiles en soie d’une maquette au 50ème du Mac-Mahon, réalisée aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes en 1898 et présentée à l’exposition universelle de 1900. Retour sur le projet de cette étudiante soutenue par la Fondation Lazard Frères Gestion – Institut de France.

Quelles raisons vous ont amenée à choisir cette oeuvre pour projet de restauration à l’INP? 

 

Vue de tribord du Mac-Mahon 1898, Musée National de la Marine © Elodie Loprin

J’ai choisi une maquette de bateau car je suis très intéressée par le patrimoine scientifique et technique, en particulier les collections maritimes. Par ailleurs, les voiles de soie se prêtent à une restauration à l’aide d’adhésif, une technique encore peu pratiquée en France et qui gagnerait à y être développée.

Votre travail a également consisté à mener lenquête sur lhistoire de cette œuvre. Pouvez-vous nous en parler ?

Mes recherches historiques m’ont plongée dans l’histoire navale nantaise de la fin du XIXème siècle.  Le Mac-Mahon a été construit aux Ateliers et Chantiers de la Loire, aujourd’hui disparus. J’ai néanmoins découvert un patrimoine encore bien vivant grâce à la Maison des Hommes et des Techniques de Nantes. Le voilier Mac-Mahon a été construit au moment où la révolution industrielle provoquait la disparition de la marine à voile au profit de la vapeur. Il est édifiant de constater le parallèle avec notre époque actuelle, où l’industrie met au point des voiles pour remplacer les moteurs des cargos trop polluants.

Quelles ont été les principales étapes de la restauration ?

La restauration menée sur le Mac-Mahon dans le cadre de cette année de mémoire a concerné le gréement. Nous avons d’abord dépoussiéré l’ensemble de la voilure et des cordages. Ensuite, l’ensemble des voiles a été consolidé au revers grâce à un papier japonais très fin et encollé avec un adhésif adapté à la conservation. Cette étape a pris beaucoup de temps car il a fallu procéder centimètre par centimètre sur les 26 voiles que possède la maquette.

 

Zone présentant une lacune © Claire Chalons

 

Positionnement d’une bandelette de papier japonais sur la zone de lacune © Claire Chalons

 

Bandelette collée © Claire Chalons

Quels ont été les défis techniques, peut-être inattendus, auxquels vous avez été confrontée ?

La restauration de cette maquette a été un vrai défi en raison de la grande fragilité du textile et de la nécessité de le consolider à la verticale.

Qu’avez-vous appris grâce à ce projet ?

J’ai pu me rendre compte jusqu’à quel point il est possible d’approfondir l’étude d’un objet, tant du point de vue historique que technique et scientifique. J’ai également appris à développer mes compétences dans la technique de la consolidation par adhésif, à en connaître les avantages et les limites.

Une nouvelle action en faveur du patrimoine culturel, historique et artistique de la fondation Lazard Frères Gestion – Institut de France. Pour en savoir plus sur la fondation : https://latribune.lazardfreresgestion.fr/lancement-de-la-fondation-lazard-freres-gestion-institut-de-france/