Le rôle clé d’Orano dans la solution nucléaire face aux défis énergétiques
Après plusieurs décennies d’absence d’investissement dans le nucléaire, l’électrification de l’industrie et le besoin impérieux d’une énergie décarbonée ont replacé le nucléaire au cœur des solutions envisagées aux côtés des énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique.
Invité par Lazard Frères Gestion le 6 décembre 2023 à l’occasion de la troisième édition de son Forum ESG, Claude Imauven, Président du Conseil d’Administration d’Orano, a abordé cette problématique cruciale en partageant sa vision de l’avenir énergétique de la France et en soulignant le rôle déterminant d’Orano dans la transition bas carbone.
Claude Imauven : une carrière au service de l’industrie française
Diplômé de l’École Polytechnique et ingénieur au corps des Mines, Claude Imauven a débuté sa carrière en 1983 au sein du ministère de l’Industrie. Après avoir occupé divers postes de responsabilité dans l’administration, il rejoint Saint-Gobain en 1993. En avril 2004, il est nommé Directeur Général adjoint de la Compagnie de Saint-Gobain, en charge du Pôle Produits pour la Construction. En 2016, il devient Directeur Général exécutif de l’entreprise, poste qu’il occupe jusqu’en 2019. Suite à la restructuration d’Areva, il est nommé administrateur du groupe Orano en juillet 2017, puis en mai 2020 Président du Conseil d’Administration. Avec une vision désormais partagée par de nombreux décideurs politiques, Claude Imauven se fait l’ambassadeur du savoir-faire français du cycle du combustible nucléaire.
Orano, un pionnier du nucléaire et un acteur engagé dans la transition énergétique
Orano est au cœur de l’industrie nucléaire et de la stratégie en matière de sécurité et de transition énergétique. Avec un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2022 et 17 000 collaborateurs répartis à travers le monde, l’entreprise intervient sur l’ensemble de la chaîne du combustible nucléaire, de l’extraction et l’enrichissement de l’uranium à la fabrication de combustibles nucléaires, en passant par le retraitement des déchets radioactifs et le démantèlement des installations nucléaires.
Depuis plus d’un demi-siècle, l’entreprise assure l’excellence sur l’ensemble du cycle du combustible nucléaire, en développant des savoir-faire pointus en matière de transformation et de maîtrise des matières premières. Les premiers sites miniers se trouvaient en France, où Orano a extrait plus de 15 000 tonnes d’uranium jusqu’au début des années 2000. L’uranium est aujourd’hui une matière abondante du fait de la diversité des sources d’approvisionnement : Niger, Canada, Ouzbékistan, Kazakhstan et Mongolie.
De nombreuses installations nucléaires sont par ailleurs implantées en France pour exploiter l’uranium provenant de ces pays. Les concentrés uranifères sont ainsi transformés dans un premier temps sur le site de Malvési à Narbonne (Aude), puis le processus de conversion et d’enrichissement est achevé au Tricastin (Drôme et Vaucluse). Quant au recyclage des combustibles usés provenant des réacteurs nucléaires, il est assuré par le site de La Hague (Manche). Enfin, le MOX, un combustible composé d’uranium et de plutonium recyclé, est produit à Melox (Marcoule), dans le Gard.
Orano a ainsi pour mission de participer activement à un approvisionnement énergétique à la fois fiable et écoresponsable, tout en veillant à la gestion responsable des matières et déchets nucléaires.
En parallèle, l’entreprise se positionne comme un nouvel acteur dans la médecine nucléaire et l’alphathérapie ciblée au 212Pb, grâce à sa filiale Orano Med.
Un tournant dans l’énergie en 2022
Dans un contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine et les tensions autour de la souveraineté énergétique, la France a fait le choix en février 2022 de relancer son programme nucléaire, une décision appuyée par le Conseil de politique nucléaire, qui a reconnu, en 2023, l’importance du nucléaire dans la transition énergétique.
Grâce à des acteurs tels qu’Orano, EDF, Framatome et le CEA, la France est en mesure de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur du nucléaire. Du combustible à la conception et la construction de réacteurs, en passant par leur exploitation et leur démantèlement, l’expertise française est reconnue tant au niveau national qu’international.
Par ailleurs, le pays privilégie l’économie des ressources en déployant la stratégie du cycle fermé. Ainsi, 10 % de l’électricité d’origine nucléaire provient de matières recyclées. Ce taux pourrait atteindre jusqu’à 25% grâce au recyclage de l’uranium de retraitement et 30 % avec le « multi-recyclage ». Déjà, depuis l’introduction du MOX en France en 1995, plus de 20 000 tonnes d’uranium naturel ont été économisées.
Aujourd’hui, le nucléaire est en plein essor, porté par la construction de six nouveaux réacteurs EPR2, l’augmentation des capacités d’enrichissement et l’intérêt croissant des start-ups. Ces jeunes entreprises ont levé plus d’un milliard d’euros depuis 2021 pour soutenir la recherche et le développement dans ce domaine.
Le nucléaire semble ainsi devenir une solution incontournable pour répondre aux besoins croissants en énergie tout en préservant notre environnement. Orano, sous la présidence de Claude Imauven, incarne cette quête d’excellence et d’innovation dans ce domaine, alliant expertise technique et engagement pour la décarbonation. En interne, Orano s’est fixé pour objectif de réduire sa propre consommation d’énergie de 10% d’ici 2025 par rapport à 2019 et ses émissions de CO2 de 25 % en 2025 par rapport à 2019 (scopes 1 et 2). Avec le soutien des décideurs politiques et l’innovation des start-ups, l’entreprise se veut au cœur d’une souveraineté énergétique renforcée et d’une transition énergétique réussie.
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Voir aussi : https://latribune.lazardfreresgestion.fr/entre-nous-lettre-de-la-gestion-privee-3eme-trimestre-2023/
L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 30 janvier 2024 et est susceptible de changer.
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