« Growth » versus « Value » : de quoi s’agit-il ?

Question de la semaine

Sur les marchés actions, il est devenu courant d’opposer les valeurs dites « de croissance » (growth) à celles dites « value ». Cette distinction peut troubler les investisseurs francophones : non seulement le terme « value » ne trouve pas de traduction évidente en français, mais l’approche diffère sensiblement de l’opposition traditionnelle entre valeurs « cycliques » et « défensives ».

L’expression « value investing » est ancienne dans les pays anglo-saxons. Elle désigne le fait d’investir dans des valeurs jugées « bon marché » par rapport à ce qu’elles devraient réellement valoir. On associe historiquement ce style de gestion à celui promu par Benjamin Graham (1894-1976) et Warren Buffett (1930–) : chercher de la qualité à prix modéré. De nos jours, on associe cet « investissement dans la valeur » à certains secteurs dont les valorisations boursières sont réputées attrayantes (PER bas, dividende généralement élevé). Il s’agit notamment du secteur des banques, de l’industrie, du pétrole ou de l’automobile. Ces secteurs sont globalement les mêmes que ceux que l’on qualifie de « cycliques », c’est-à-dire sensibles à la conjoncture économique.

L’expression « growth investing » désigne quant à elle le fait d’investir dans des valeurs bénéficiant d’une croissance rapide de leur chiffre d’affaires. Il s’agit généralement de valeurs qui se distinguent par leur innovation ou leur positionnement sur de grandes tendances sociétales. Les valeurs dites « de croissance » appartiennent notamment aux secteurs des nouvelles technologies, des biotechs, du luxe ou des énergies renouvelables. Malgré leur excellente dynamique, ces valeurs sont généralement plus risquées car leurs valorisations peuvent être très élevées par rapport à leurs fondamentaux. Ce segment nécessite donc une grande sélectivité.

Les valeurs de croissance ne sont pas synonymes de « valeurs défensives ». Ces dernières sont au contraire associées à des secteurs peu sensibles aux effets de mode et à la conjoncture économique, avec une volatilité boursière plus faible que la moyenne.  On y trouve notamment les entreprises de services aux collectivités, certains opérateurs télécom, le secteur de la santé ou encore le secteur de la grande distribution.

On dira ainsi d’un fonds qu’il adopte un style de gestion « value » ou « croissance » selon que sa stratégie se porte plutôt vers l’une ou l’autre de ces approches d’investissement.

 

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L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 19 avril 2021 et est susceptible de changer.
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