Investir sur le crédit euro dans un contexte incertain : obligations de la zone Euro à duration courte

La gestion obligataire à duration courte (« short duration ») se destine aux investisseurs, particuliers ou institutionnels, désireux de prendre position sur la partie courte de la courbe des taux (0 – 5 ans). Elle peut chercher, dans le cadre d’une allocation structurelle, à bénéficier, pour un risque mesuré, de rendements plus attractifs que ceux offerts par la gestion monétaire, ou bien à la mise en œuvre d’un repli tactique partant d’actifs plus risqués.

L’équipe de gestion Euro Short Duration, composée de Benjamin Le Roux et Frédéric Penel, détaille son approche de cette classe d’actifs.

 

Attraits et spécificités des obligations à duration courte

Dans un contexte de taux bas et de fortes incertitudes liées à la guerre commerciale sino-américaine, aux inquiétudes autour du Brexit, de l’avenir de la coalition allemande ou des choix politiques du gouvernement italien, la recherche d’une alternative au rendement négatif des instruments monétaires, avec une prise de risque limitée, apparaît complexe.

Dans la mesure où la politique accommodante de la BCE sur les taux pourrait laisser place à leur remontée, lorsque la phase finale du cycle économique sera entamée, la gestion obligataire à duration courte peut permettre de rester investi sur le crédit en offrant un rendement plus attractif que le monétaire tout en adoptant une approche prudente relativement au crédit High Yield ou long terme par exemple.

Une stratégie adaptée à un contexte incertain

Le succès des stratégies d’investissement à duration courte repose sur une gestion active de cette duration, de la qualité des notations des valeurs en portefeuille, et de la répartition entre leurs différentes maturités.

La duration représente la sensibilité du prix d’une obligation aux variations des taux d’intérêt. Les obligations à duration courte sont, par nature, moins exposées à ces fluctuations que les instruments plus longs, lorsque les taux évoluent. La gestion active de cette duration dans le temps vise à permettre de limiter le risque de taux.

Par ailleurs, on peut également rechercher une exposition à la hausse des taux, en positionnant la sensibilité d’un portefeuille obligataire sur des niveaux inférieurs à 0.

Enfin, un portefeuille à duration courte offre la possibilité de rendements supérieurs au monétaire, avec un risque limité, si le risque de défaut est encadré par la diversification efficace des émetteurs et une exposition concentrée principalement sur des obligations notées Investment Grade.

Notre approche de la gestion dite « Short Duration »

Notre processus d’investissement est caractérisé par une gestion active, prudente et flexible, des risques de taux et de crédit, avec comme objectif de surperformer sur 1 an un indice crédit Euro Investment Grade court terme.

Pour cela, l’équipe de gestion sélectionne des obligations en euro, principalement de notation « Investment Grade », dont la sensibilité se situe entre moins de 1 an et 5 ans.

De plus, l’équipe veille à la diversification du risque en suivant près de 120 lignes en portefeuille en moyenne. L’approche de gestion tire parti de différents moteurs de surperformance :

Notre expertise Euro Short Duration s’articule donc autour de plusieurs stratégies :

  • Un risque de taux géré activement via la duration, avec une sensibilité comprise entre -2/+5 ;
  • Une exposition faible aux obligations à haut rendement (High Yield) et non notées (Non Rated) ;
  • Une ventilation opportuniste sur les différents types de dettes ;

Les investissements se font à taux fixe ou variable. La duration crédit est gérée distinctement de la duration taux. Notre gestion peut être exposée ou couverte du risque de taux par l’utilisation de futures sur taux allemands (contrats de maturité 2 et 5 ans négocié sur l’Eurex).

En s’appuyant sur ces différents moteurs de performance, une stratégie à duration courte peut, selon nous, offrir une diversification obligataire prudente, et réactive vis-à-vis du contexte de taux.

 

Informations sur les risques de la classe d’actifs

  • Risque de crédit : Risque éventuel de dégradation de la signature d’un émetteur ou celui de sa défaillance qui induira une baisse du cours du titre.
  • Risque de liquidité : Risque lié à la faible liquidité des marchés sous-jacents qui les rends sensibles à des mouvements significatifs d’achats et de ventes.
  • Risque lié aux dérivés : Le recours à ce type d’instruments financiers peut amplifier le risque de pertes •Risque de perte en capital : La Sicav ne bénéficie d’aucune garantie ni de protections, il se peut donc que le capital initialement investi ne soit pas intégralement restitué.
  • Risque lié à la gestion et à l’allocation d’actifs discrétionnaires : La performance de la Sicav dépend à la fois des titres et OPC choisis par le gérant et à la fois de l’allocation d’actifs faite par ce dernier. Il existe donc un risque que le gérant ne sélectionne pas les titres et OPC les plus performants et que l’allocation faite entre les différents marchés ne soit pas optimale.
  • Risque de taux : Il existe un risque d’une baisse de la valeur des obligations et autres titres et instruments de taux, et donc du portefeuille, provoquée par une variation des taux d’intérêts. Du fait des bornes de la fourchette de sensibilité, la valeur de cette composante du portefeuille est susceptible de baisser.
  • Risque sur titres contingents ou subordonnés : La Sicav peut être exposée sur des titres contingents ou subordonnés. Les dettes subordonnées et les obligations convertibles contingentes sont soumises à des risques spécifiques de non-paiement des coupons et de perte en capital selon certaines circonstances. Selon un certain seuil de solvabilité, appelé « trigger », l’émetteur peut ou doit suspendre le versement de ses coupons et/ou réduire le nominal du titre ou convertir ces obligations en actions. Nonobstant les seuils définis dans les prospectus d’émissions, les autorités de tutelle ont la possibilité d’appliquer de façon préventive ces règles si les circonstances l’exigent selon un seuil subjectif appelé « point de non-viabilité ». Ces titres exposent les détenteurs à une perte totale ou partielle de leurs investissements à la suite de leur conversion en actions à un prix prédéterminé ou à l’application d’une décote prévue contractuellement dans les termes du prospectus d’émission, ou appliquée de façon arbitraire par une autorité de tutelle. Ces titres exposent également leurs détenteurs à des fluctuations potentiellement importantes de cours en cas de situation d’insuffisance de fonds propres ou de difficultés de l’émetteur.
  • Risque lié aux interventions sur les marchés à terme : La Sicav peut intervenir sur des instruments financiers à terme dans la limite d’une fois son actif. Cette exposition à des marchés, actifs, indices au travers d’instruments financiers à terme peut conduire à des baisses de valeur liquidative significativement plus marquées ou plus rapides que la variation observée pour les sous-jacents de ces instruments.
  • Risque de contrepartie : Il s’agit du risque lié à l’utilisation par cette Sicav d’instruments financiers à terme négociés de gré à gré. Ces opérations conclues avec une ou plusieurs contreparties éligibles, exposent potentiellement la Sicav à un risque de défaillance de l’une de ces contreparties pouvant la conduire à un défaut de paiement et induire une baisse de la valeur liquidative de la Sicav.
  • Risque de change à titre accessoire : La Sicav peut investir dans des titres et OPC eux-mêmes autorisés à acquérir des valeurs libellées dans des devises étrangères hors zone euro. La valeur des actifs de ces OPC peut baisser si les taux de change varient, ce qui peut entraîner une baisse de la valeur liquidative de la Sicav.

Définitions utiles

  • La maturité :  La maturité ou maturité résiduelle désigne le temps qui sépare la date à laquelle une obligation est émise, et la date à laquelle la valeur nominale de cette obligation est remboursée. On parle également « d’échéance ».
  • La duration : la duration d’une obligation traduit sa sensibilité au taux d’intérêt. La valorisation d’une obligation évolue dans le sens inverse des variations de taux. Lorsque les taux d’intérêt montent, les obligations déjà émises deviennent moins attrayantes (car leur taux passe en-dessous de celui du marché). A l’inverse une baisse des taux augmente le prix des obligations déjà émises car leur coupon devient plus intéressant que le taux d’intérêt du marché.
  • La duration comme mesure des effets d’une variation des taux d’intérêt : en pratique, si une obligation a une duration de 5 ans, cela veut dire que sa valeur va augmenter d’environ 5 % pour chaque baisse de 1 % des taux. A l’inverse, cela veut dire que si les taux montent de 1 %, la valeur de l’obligation va baisser d’environ 5 %. Cet outil permet aisément aux investisseurs de jauger, sur une base comparable, la sensibilité aux taux d’obligations de maturités différentes et de coupons différents. Par exemple, une obligation avec une duration de 6 ans devrait normalement être deux fois plus sensible aux variations de taux d’intérêt qu’une obligation avec une duration de 3 ans, quels que soient la date d’échéance et le montant des coupons.

 

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Informations

Septembre 2019. Crédits photo : Shutterstock

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