Partie 2 : une économie chinoise en phase de relance
Les derniers mois ont vu un retour des inquiétudes autour de la croissance chinoise, les tensions commerciales avec les Etats-Unis et la dégradation des enquêtes PMI faisant craindre une poursuite du ralentissement (graphique 5).
Le relèvement des droits de douanes américains sur la moitié de leurs importations chinoises (graphique 6) pose en effet un risque réel.
L’impact est incertain, car il dépend notamment des effets sur la confiance et de la réaction des marchés, mais les estimations du FMI montrent qu’il pourrait être important (graphique 7).
Les deux pays ont signé une trêve commerciale jusqu’au 2 mars et les dernières déclarations des deux côtés sont constructives. La Chine s’est notamment engagée à augmenter ses importations de produits agricoles américains, montrant des avancées dans les négociations. Mais les préoccupations de l’administration américaine vont au-delà du déficit commercial (leadership économique, protection de la propriété intellectuelle et de la sécurité nationale, …). Celles-ci pourraient déboucher sur des sanctions non-tarifaires et raviver les tensions entre les deux pays.
Dans ce contexte, les autorités chinoises ont engagé un plan de soutien. La banque centrale a assoupli sa politique monétaire en diminuant à plusieurs reprises le coefficient des réserves obligatoires pour les banques. De son côté, le gouvernement a annoncé des baisses d’impôts significatives pour les ménages en 2019 (graphique 8). Il envisage également une nouvelle réduction de la TVA, des baisses d’impôts pour les sociétés et des mesures pour relancer les ventes de voitures.
Ces mesures de soutien devraient aider la demande domestique. Si le ralentissement des ventes au détail suscite des interrogations sur la solidité de la consommation, ce sont surtout les ventes de voitures qui ont ralenti. De plus, cette série n’inclut pas les services. Les comptes nationaux montrent que la contribution à la croissance de la consommation a augmenté sur les trois premiers trimestres de 2018. Le ralentissement du crédit a beaucoup pesé sur l’investissement en infrastructures en 2018 mais il a rebondi récemment, les collectivités locales augmentant leurs émissions obligataires. L’investissement est mieux orienté dans les autres catégories.
En substance, la croissance chinoise ne devrait ralentir que modérément cette année, les mesures de soutien des autorités compensant en partie l’impact négatif de la guerre commerciale. Cependant, il faudra surveiller l’efficacité de ces mesures ainsi que l’évolution des tensions commerciales avec les Etats-Unis. Un accord entre les gouvernements américains et chinois permettrait de réduire les inquiétudes autour de la Chine.
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L’opinion exprimée ci-dessus est datée du mois de janvier 2019 et est susceptible de changer. Données les plus récentes à la date de publication
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