En dépit des turbulences récentes sur les marchés financiers, la confiance des chefs d’entreprises reste bonne. L’indice PMI composite pour l’ensemble de la zone euro s’est légèrement replié au premier trimestre, tout en restant sur les niveaux qui prévalent depuis environ un an. Il était en légère hausse au mois de mars, passant de 53,0 à 53,1 (voir graphique 1).
Les indicateurs d’activité, disponibles jusqu’en février, laissent espérer un bon chiffre de croissance au premier trimestre, proche de 2,0% en rythme annualisé. La production industrielle s’est contractée au mois de février, sans toutefois annuler la forte progression de janvier. De plus, les ventes au détail restent sur une tendance très favorable et les nouvelles immatriculations de voitures ont fortement progressé sur l’ensemble du premier trimestre.
Les améliorations sur le marché du travail se poursuivent et devraient continuer de soutenir la demande domestique. L’emploi a augmenté de 1,2% sur un an dans la zone euro au quatrième trimestre 2015, enregistrant sa plus forte hausse depuis le premier trimestre de 2008. L’amélioration concerne notamment les pays les plus touchés par la crise en 2011-2013, comme l’Espagne et l’Italie.
Les mesures de politique monétaire de la BCE continuent de se transmettre aux conditions de financement et soutiennent la dynamique du crédit. Le coût moyen de l’emprunt pour les nouveaux prêts accordés aux entreprises non financières a continué de fléchir en février pour s’établir à 1,98%, passant pour la première fois sous les 2%. L’enquête de la BCE du mois d’avril sur la distribution de crédit au premier trimestre 2016 montre une poursuite de l’amélioration des conditions et de la demande de crédit.
L’inflation sur un an était nulle en mars mais devrait se redresser plus tard dans l’année. Elle reste pénalisée par l’évolution des prix de l’énergie mais cet effet devrait moins peser si les cours du pétrole et l’euro se stabilisent sur les niveaux actuels. L’inflation sous-jacente était en hausse à +1,0% sur un an.
Le risque politique est un élément à surveiller, notamment en Espagne. La date butoir du 2 mai pour la formation d’un nouveau gouvernement se rapproche à grands pas. Dans le cas où les différents partis politiques n’arriveraient pas à s’entendre sur la désignation d’un chef de gouvernement, de nouvelles élections législatives devraient être organisées, probablement au mois de juin.
Un chiffre de croissance médiocre est probable pour le premier trimestre, notamment du fait de la consommation privée. Elle a rebondi en février mais le chiffre de janvier était décevant et les statistiques mensuelles de ventes de voitures et de ventes au détail ne sont pas de bon augure pour le mois de mars. Au 13 avril, la Fed d’Atlanta estimait la croissance du premier trimestre à +0,3% en rythme annualisé.
Les enquêtes ISM laissent envisager un rebond de la croissance dès le deuxième trimestre. Après un passage sous les 50, l’indice ISM manufacturier a rassuré en mars, passant de 49,5 à 51,8. Ceci s’est fait notamment grâce à un fort rebond de la composante des nouvelles commandes qui a atteint son plus haut niveau depuis novembre 2014 (voir graphique de la semaine « Rebond des indices PMI »). L’indice ISM des services a également repris le chemin de la hausse pour s’établir à 54,5 (voir graphique 2).
En dépit des signes de ralentissement de l’activité en début d’année, le marché du travail reste dynamique. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont proches de leur plus bas historique et le rapport sur l’emploi était solide en mars avec 195 000 emplois créés dans le secteur privé. Le taux de chômage est passé de 4,9% à 5,0% mais cela s’explique par la remontée du taux de participation. La progression des salaires était stable à +2,3% sur un an.
Après des chiffres un peu plus forts sur les derniers mois, l’inflation a ralenti. Les prix hors énergie et alimentation n’ont progressé que de 0,1% en mars après deux fortes hausses mensuelles de 0,3% en janvier et février (voir graphique de la semaine « Des chiffres d’inflation un peu plus fort »). Sur un an, l’inflation sous-jacente a atteint +2,2% et l’inflation globale +0,9%.
L’activité a rechuté au quatrième trimestre 2015. Le PIB japonais s’est contracté de 1,1% en rythme annualisé après une croissance de +1,4% au troisième trimestre. Cela s’explique essentiellement par la consommation des ménages alors que l’investissement privé a été dynamique. Le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance en raison de la baisse des importations bien que les exportations aient également diminué.
Les données d’activité et les enquêtes de confiance plaident pour une croissance maussade au premier trimestre. La consommation des ménages est restée faible sur les deux premiers mois de l’année et l’indice PMI composite est repassé sous les 50 en mars, diminuant de 51,0 à 49,9. De plus, la production industrielle a chuté de 5,2% en février. Cela résulte toutefois de facteurs temporaires qui devraient s’estomper dès le mois de mars. Plus en avant, il faudra surveiller l’impact des séismes qui ont frappé le sud de l’archipel.
Le marché du travail reste très bien orienté et les salaires frémissent. Le taux de chômage est resté très bas au mois de février, à 3,3%, et le nombre d’emplois à pourvoir par chômeur est demeuré sur son plus haut niveau depuis le mois de décembre 1991. Dans ce contexte de tension sur le marché du travail, le salaire de base moyen a progressé de 0,6% sur un an en février, enregistrant sa plus forte progression depuis novembre 2005 (voir graphique 3).
L’inflation demeure inférieure aux 2% visés par la banque centrale. L’inflation globale se situait à +0,3% sur un an en février et l’inflation hors énergie et alimentation à +0,8%, un rythme proche de celui qui prévaut depuis plusieurs mois.
La croissance chinoise a ralenti au premier trimestre 2016, tout en restant dans la fourchette cible des autorités (6,5%-7,0% en 2016). Elle est ressortie à +6,7% sur un an contre +6,8% au trimestre précédent. Le glissement annuel du PIB masque toutefois un ralentissement plus prononcé en glissement trimestriel avec une croissance qui est passée de 6,1% à 4,5% en rythme annualisé.
Les données d’activité montrent que les mesures de soutien des autorités commencent à produire leurs effets (voir graphique de la semaine « Rebond de l’activité en Chine, rassurant ou inquiétant ? »). Les statistiques du mois de mars décrivent une dynamique conjoncturelle plus favorable à la fin du premier trimestre : l’investissement a enregistré son rythme de progression le plus rapide depuis neuf mois (+11,2% sur un an), la production industrielle et les ventes au détail sont reparties à la hausse et la croissance du crédit a continué d’accélérer.
Le marché de l’immobilier se redresse progressivement mais l’ajustement est encore incomplet. L’investissement en immobilier a poursuivi son rebond au mois de mars et les mises en chantier ont continué d’accélérer. Les ventes de logements (en volume) étaient en hausse de 40,3% sur un an, le stock de logements à vendre s’est normalisé dans les grandes villes, mais l’ajustement n’est qu’à mi-chemin dans les villes de taille plus modeste (voir graphique 4).
Les enquêtes PMI pour le mois de mars étaient encourageantes. L’indice composite est repassé au-dessus des 50 pour s’établir à 51,3 contre 49,4 en février. Il s’agit de son plus haut niveau depuis près d’un an (voir graphique de la semaine « Fort rebond des indices PMI chinois »).
L’opinion exprimée ci-dessus est datée du mois d’avril 2016 et est susceptible de changer.
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