La croissance s’est accélérée au premier trimestre, probablement tirée par la consommation privée. La croissance s’est accélérée au premier trimestre pour atteindre +2,1% en rythme annualisé. Il s’agit de la plus forte progression du PIB depuis la reprise si l’on exclut le premier trimestre 2015. Le détail ne devrait être disponible que début juin mais la composition de la croissance en France et les communiqués nationaux suggèrent que ce bon chiffre est dû à l’accélération de la consommation privée.
La dynamique conjoncturelle a faibli au cours du premier trimestre, notamment dans l’industrie. Après une solide progression en janvier, la production industrielle a diminué en février et s’est de nouveau contractée en mars. Il est toutefois possible que le repli ait été accentué par le calendrier des vacances de Pâques. De plus, l’indice PMI manufacturier de la zone euro est à peu près stable sur les derniers mois.
Les enquêtes de confiance sont cohérentes avec une croissance un peu plus faible au deuxième trimestre. A 52,9 en estimation préliminaire pour le mois de mai, l’indice PMI composite est cohérent avec une croissance de l’ordre de 1,5%, posant le risque d’un ralentissement de l’activité au second trimestre, sans que cela ne soit de nature à remettre en cause la poursuite de la reprise.
Le risque politique devrait faire son retour sur le devant de la scène en juin. Outre le référendum britannique, les élections législatives en Espagne auront lieu le 26 juin, les différentes formations politiques n’étant pas parvenues à former un gouvernement. Pour l’instant, l’incertitude politique n’a pas eu d’impact sur la croissance espagnole, comme le montrent les bons chiffres de croissance du premier trimestre (+3,2% sur un an), mais elle pourrait finir par peser si elle venait à se prolonger.
La croissance américaine a calé au premier trimestre. En première estimation, la progression du PIB a ralenti à +0,5% en rythme annualisé, pénalisée par la baisse des investissements dans le secteur non résidentiel et, dans une moindre mesure, par le commerce extérieur et la diminution du stockage. A l’inverse, la croissance a été soutenue par la consommation des ménages et l’investissement résidentiel.
Les premières statistiques économiques pour le deuxième trimestre plaident pour un redémarrage de l’activité. Les ventes au détail hors éléments volatils ont enregistré leur plus forte progression depuis près de deux ans au mois d’avril (+0,9%) et les enquêtes ISM se sont redressées depuis leur point bas de début d’année. L’ISM non-manufacturier a atteint 55,7 en avril et l’ISM manufacturier 50,8.
En dépit d’un ralentissement en avril, les créations d’emplois restent bonnes. Si le rythme de 171 000 créations d’emplois par le secteur privé en avril se maintenait jusqu’à la fin de l’année, le taux de chômage (5,0%) repartirait à la baisse et s’établirait dans le bas de la fourchette visée par la Fed fin 2016 (4,6%-4,8%), toutes choses égales par ailleurs.
La Fed n’exclut pas de remonter ses taux en juin. Dans les minutes de sa réunion d’avril, la Fed a ouvert la voie à une remontée des taux en juin, à condition que le rebond de l’activité se confirme, que les statistiques sur l’emploi soient bonnes et que l’inflation accélère. Le marché attribue maintenant une chance sur trois à ce scénario, alors que la probabilité était estimée à moins de 10% à la mi-mai. La barre semble toutefois assez haute pour que la Fed agisse en juin, sachant que la hausse des taux n’est pas encore bien intégrée par les marchés et que le vote sur le Brexit, un facteur de risque important, n’aura pas encore eu lieu. En cas de victoire du maintien et de poursuite de l’amélioration des chiffres, juillet serait très possible.
À l’approche du référendum sur le Brexit, la croissance britannique s’est tassée au premier trimestre. La première estimation du PIB fait état d’un ralentissement de la croissance à +1,6% en rythme annualisé, après +2,4% au quatrième trimestre. En l’absence des contributions à la croissance des différents postes de la demande, il est pour l’instant difficile d’évaluer l’impact de l’incertitude politique sur l’activité. Cependant, il est probable que les agents économiques aient reporté une partie de leur dépenses dans l’attente du résultat du référendum sur le Brexit.
L’incertitude politique continue de peser sur la confiance des chefs d’entreprises et sur l’activité. L’indice PMI composite s’est rapidement dégradé depuis le début d’année pour atteindre 51,9 en avril, alors qu’il se situait à 56,2 en janvier. Le PIB mensuel calculé par le NIESR pointe également un ralentissement de la croissance en avril.
Le marché du travail a cessé de s’améliorer mais l’inflation reste orientée à la hausse. Après une baisse rapide entre fin 2013 et fin 2015, le taux de chômage s’est stabilisé à 5,1% depuis quelques mois, tandis que la croissance des salaires est relativement atone à +2,1% sur un an en mars. L’inflation sur un an a ralenti à +0,3% en avril et l’inflation sous-jacente à +1,2% mais la tendance reste haussière.
Les sondages semblent plutôt favorables au maintien. Les sondages ne dégagent pas de majorité claire pour l’un ou l’autre camp mais si l’on prend les seuls sondages réalisés par téléphones, réputés plus fiables, ceux-ci montrent une large majorité d’environ sept points pour le camp du maintien. Autre source d’information : les cotes des bookmakers. Celles-ci estiment que la probabilité d’un vote en faveur d’un maintien est de deux tiers.
L’opinion exprimée ci-dessus est datée du mois d’avril 2016 et est susceptible de changer.
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