Si la normalisation des politiques monétaires s’effectue à des rythmes différents dans les pays avancés, les banques centrales s’orientent vers une politique moins accommodante (graphique 16). Les achats nets cumulés des grandes banques centrales vont bientôt devenir négatifs et pour la première fois depuis 2008 un investisseur en dollars peut ne pas prendre de risques sans perdre de pouvoir d’achat, le rendement réel des emprunts d’Etat américains à court terme étant repassé en territoire positif.
La Fed navigue à vue mais avec une direction affirmée. Dans son discours de Jackson Hole, Jérôme Powell a insisté sur les vertus de l’approche graduelle qui prévaut actuellement. La remontée des taux sera donc prudente mais si les anticipations d’inflation décalent, une action décisive est requise selon ses déclarations. Pour l’instant, le scénario médian de la Fed est de trois hausses de taux de 25 points de base l’année prochaine mais quatre hausses ne sont pas à exclure. Les futures sur les taux Fed funds en intègrent seulement deux (graphique 17).
La normalisation de la BCE devrait amener une remontée progressive des taux d’intérêt dans la zone euro. En ligne avec le discours de Mario Draghi, indiquant que la BCE ne remonterait pas ses taux d’intérêt avant l’été 2019, les marchés ont estimé que la date de la première hausse serait reportée à la fin de l’année prochaine (graphique 18). Le rythme attendu reste le même, très progressif.
Les spreads des pays périphériques et des financières n’ont finalement été que très partiellement impactés par les incertitudes en Italie (graphique 19), montrant que les investisseurs isolent pour l’instant ce risque.
Les spreads sur les financières s’étaient écartées après les élections du 4 mars 2018 mais n’ont pas réagi lors de la deuxième phase de tension sur la dette italienne, à partir du mois de juillet.
Sur le compartiment du crédit, les spreads sur le haut rendement européen se sont quelque peu écartés mais les fondamentaux restent porteurs (graphique 20).
Si le risque italien disparaît, les fondamentaux de long terme sont favorables à une appréciation de l’euro contre le dollar. De plus, le différentiel de taux d’intérêt entre l’Europe et les États-Unis s’est stabilisé.
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