RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE MONDIALE MAIS PAS DE RÉCESSION
La croissance américaine est restée solide au deuxième trimestre, passant de + 3,1 % à + 2,0 %. L’ISM(1) manufacturier a basculé sous les 50 et l’ISM non manufacturier semble pâtir d’un début de contagion. Il est toutefois sans doute encore trop tôt pour conclure à un basculement en récession, d’autant que le rebond du secteur résidentiel américain se confirme et que les données de l’emploi restent bonnes. Dans la zone euro, la croissance a marqué le pas au deuxième trimestre, ralentissant de +1,7 % à +0,8 %. La faiblesse s’explique notamment par une contraction du PIB de 0,3 % en Allemagne où le secteur manufacturier est en grande difficulté. Par contre, la consommation dans la zone euro reste bien orientée et l’amélioration du marché du travail se poursuit. En Chine, la croissance a de nouveau ralenti au troisième trimestre pour atteindre + 6,0 % sur un an, amenant les autorités à renforcer leurs mesures de soutien.
DES MARCHÉS ACTIONS EN HAUSSE DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS
Après une légère hausse en juillet, les marchés actions des pays développés ont enregistré une correction en août, à la suite de l’annonce par Donald Trump de la mise en place de droits de douane supplémentaires sur les importations chinoises. L’apaisement des tensions commerciales et la réduction de l’incertitude politique en Italie ont ensuite permis d’amorcer un rebond à partir de fin août. Celui-ci s’est poursuivi en septembre, la détente des relations sino-américaines l’emportant sur les inquiétudes suscitées par l’attaque d’installations pétrolières en Arabie Saoudite, la publication d’indicateurs économiques décevants, les tensions sur le marché monétaire américain et l’ouverture d’une procédure de destitution à l’encontre de Donald Trump. Dans leurs devises respectives, le S&P 500 progresse de 1,2 %, l’Euro Stoxx de 2,2 % et le Topix de 2,4 % sur le trimestre. En revanche, les marchés émergents baissent de 5,1 %.
DES TAUX D’INTÉRÊT ENCORE PLUS BAS
La remontée de l’aversion pour le risque, en août, a fait chuter les rendements des obligations d’État en Europe et aux États-Unis. Le taux à 10 ans de l’État allemand a touché un nouveau plus bas historique à – 0,74 % début septembre, pour finir le trimestre en baisse de 24 points de base à – 0,57 %. Le taux à 10 ans du Trésor américain a suivi la même trajectoire et baisse de 34 points de base au cours de la même période, à 1,66 %. Les annonces de la Fed et de la BCE ont été bien anticipées et n’ont ainsi pas eu d’impact majeur sur les taux longs. La Fed a baissé son taux directeur à deux reprises, par précaution, le portant dans la fourchette de 1,75 %-2,00 %. De son côté, la BCE a annoncé un nouveau paquet de mesures comprenant, entre autres, une baisse de 10 points de base du taux de dépôt, à – 0,50 %, et un redémarrage des achats d’actifs à hauteur de 20 milliards d’euros par mois.
DÉPRÉCIATION DE L’EURO
Sur l’ensemble du troisième trimestre, l’euro s’est déprécié de 4,2 % contre le dollar et de 4,0 % contre le yen. L’euro a notamment été pénalisé par la publication d’indicateurs économiques décevants dans la zone euro, les incertitudes politiques et le statut de valeur refuge du dollar et du yen, qui ont profité des épisodes de fuite vers la qualité.
PERSPECTIVES : UN CONTEXTE TOUJOURS FAVORABLE AUX ACTIFS RISQUÉS MAIS LA FLEXIBILITÉ RESTE DE MISE
L’économie mondiale connaît un net ralentissement du secteur manufacturier qui, pour l’instant, n’a pas entraîné le reste de l’économie. Alors qu’en 2015- 2016, le retournement du secteur manufacturier était très lié au secteur énergétique, à la suite de la baisse du prix du pétrole, cette fois-ci le secteur de l’automobile et les incertitudes commerciales semblent jouer un rôle important. Une éventuelle intensification de la guerre commerciale constituerait un choc négatif supplémentaire qui augmenterait la probabilité de basculement de l’économie mondiale mais nous n’observons pas pour l’instant les signes précurseurs d’une entrée en récession. À l’approche des élections présidentielles, Donald Trump voudra-t-il prendre le risque de peser davantage sur l’économie ? Dans ce contexte, les banques centrales ont fait le choix d’assouplir leur politique de manière préventive. Toutefois, les anticipations de marchés de plusieurs baisses des taux aux États-Unis sont sans doute excessives. Si les incertitudes internationales se résorbent, un retour à des niveaux plus normaux pèserait sur les obligations d’État. La forte baisse des taux longs sur les marchés obligataires a contribué à augmenter nettement la prime de risque du marché actions, compensant les risques. Une éventuelle récession serait très négative mais ce scénario ne nous semble pas le plus probable aujourd’hui. Le contexte pourrait donc s’avérer porteur pour les marchés actions mais la flexibilité reste de mise, compte tenu des incertitudes internationales persistantes.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et s’apprécient à l’issue de la durée de placement recommandée. Sources : Les données chiffrées de cet article proviennent de Bloomberg et Facset en date du 9 octobre 2019.
(1) L’ISM est un indicateur de confiance qui synthétise les résultats des enquêtes menées auprès des directeurs d’achats des entreprises. Une valeur supérieure à 50 indique un sentiment positif dans le secteur concerné (manufacturier ou services). Publié chaque mois par l’Institute for Supply Management, cet indice est séparé en deux grandes familles : l’ISM manufacturier, reflétant la santé du secteur aux États-Unis, et l’ISM services, plus spécifique aux activités tertiaires.
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