Espagne : la perspective de nouvelles élections laisse les marchés de marbre

Graphique de la semaine | Espagne : la perspective de nouvelles élections laisse les marchés de marbre

L’échec du gouvernement de Pedro Sanchez (PSOE) à faire adopter le budget 2019 a amené le président du gouvernement à convoquer de nouvelles élections pour le 28 avril. Parvenu au pouvoir après avoir remporté en juin dernier un vote de défiance contre le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti Populaire) avec le soutien de Podemos et des différents partis indépendantistes, le PSOE gouvernait seul et en minorité. Le refus des indépendantistes catalans de soutenir le budget du gouvernement, au motif que ce dernier s’oppose à un référendum d’autodétermination, a précipité sa fin.

La réaction des marchés obligataires a été atone, le spread espagnol restant stable sur les derniers jours, proche de son niveau moyen des quatre dernières années.

NOTRE ANALYSE

La relative sérénité des marchés s’explique par l’absence de parti ouvertement europhobe parmi les principaux partis espagnols. Selon les sondages, le PSOE obtiendrait autour de 26% des voix, le Parti Populaire autour de 21% et Ciudadanos autour de 17%. Le soutien à Podemos s’étiole pour atteindre 14%, son plus bas niveau depuis 2015. La principale nouveauté est l’émergence d’un parti à la droite du Parti Populaire, Vox, qui se situe autour de 11% des intentions de vote. Ce parti a pris un positionnement très nationaliste en s’opposant à l’immigration et aux mouvements indépendantistes. Mais son discours sur l’Europe ne fait pas état d’une opposition frontale.

Sur la base de ces sondages, le prochain parlement devrait être encore plus fragmenté que l’actuel. Néanmoins, les récentes élections locales en Andalousie ont montré ce que pourrait être la composition du prochain gouvernement : elles ont mis fin à quarante ans de domination socialiste dans la région en portant au pouvoir un gouvernement composé du Parti Populaire et de Ciudadanos qui gouverne avec le soutien de Vox sans que ce parti ne fasse partie du gouvernement pour autant. Cette issue ne devrait pas entraîner d’inquiétudes majeures sur les marchés.

L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 20 février 2019 et est susceptible de changer.

 

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