Partie 3 : combien de temps le cycle peut-il encore durer ? Réponse aux États-Unis
Si le redémarrage progressif de la croissance se confirme, la question de la durée de la phase d’expansion, la plus longue de l’histoire aux États-Unis, se pose. Aujourd’hui, les conditions d’un basculement en récession de l’économie américaine ne semblent pas réunies.
Premièrement, on n’observe pas d’excès d’ordre macroéconomique. En effet, les ménages et les entreprises n’ont pas fait d’excès en matière d’investissement ou d’achats de biens durables. Si le niveau d’endettement des entreprises est élevé, les charges financières restent contenues.
Deuxièmement, la politique économique devrait rester accommodante. La patience affichée par la Fed et la faiblesse de l’inflation rendent un durcissement de la politique monétaire peu probable. Toutefois, en matière de politique budgétaire, dans le cas où les élections déboucheraient sur un résultat favorable aux démocrates (Maison Blanche et Sénat), une remise en cause des mesures fiscales de Donald Trump pourrait générer un choc en 2021.
Troisièmement, bien que le taux de chômage soit au plus bas depuis une cinquantaine d’années, un arrêt de la croissance par manque de main d’œuvre semble peu probable. Cela ne s’est jamais produit et le taux de participation de la catégorie 25-54 ans progresse aux États-Unis. L’exemple japonais montre qu’il peut continuer de progresser.
Enfin, un choc de profit et d’investissement n’est pas d’actualité. Si le marché du travail continue de se tendre et que l’accélération des salaires se poursuit, en l’absence d’accélération de la productivité, les marges des entreprises vont se dégrader. Cependant, une baisse des marges ne suffit pas à elle seule à entrainer des coupes d’investissement suffisantes pour faire basculer l’économie.
En conclusion, la politique de la banque centrale américaine, notamment sa réaction à une éventuelle poursuite de l’accélération des salaires, devrait rester le facteur déterminant de la pérennité de ce cycle. Toutefois, tant que l’inflation n’appelle pas de durcissement monétaire, une dynamique amenant une récession a peu de chances de se déclencher.
Par conséquent, l’expansion actuelle devrait durer encore dix-huit à vingt-quatre mois, voire plus.
Voir aussi :
Perspectives économiques S1 2020 | Des signes de redémarrage de la croissance
L’opinion exprimée ci-dessus est datée du mois de janvier 2020 et est susceptible de changer. Données les plus récentes à la date de publication.
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