Les publications économiques de début d’année ont montré une amélioration de la conjoncture mondiale, soutenant les marchés actions qui ont poursuivi leur ascension. Dans le même temps, les prix à la consommation ont dépassé les attentes, surtout aux Etats-Unis, montrant que le problème de l’inflation n’est toujours pas résolu. Dans ce contexte, les taux d’intérêt sont repartis à la hausse, les investisseurs réduisant fortement leurs anticipations en matière d’assouplissement des politiques monétaires.
Résistance de l’activité et de l’inflation
Les publications économiques du premier trimestre ont confirmé la solidité de l’économie américaine. Les créations d’emplois sont restées fortes et les ménages ont continué à puiser dans leur épargne, permettant le maintien d’un bon niveau de consommation. Dans le même temps, l’inflation américaine a surpris à la hausse pour s’établir à +3,5% sur un an en mars, l’inflation des services revenant sur une tendance haussière. Dans la zone euro, l’activité économique est restée faible mais le marché de travail a fait preuve de résistance. Par ailleurs, les enquêtes de conjoncture ont continué à s’améliorer pour revenir sur des niveaux cohérents avec une croissance légèrement positive. L’inflation a poursuivi sa baisse pour revenir à +2,4% sur un an en mars. Toutefois, cela masque le maintien d’une inflation élevée dans les services. En Chine, les autorités ont annoncé viser une croissance proche de 5% cette année.
Forte hausse des marchés actions
Les actions des pays développés ont poursuivi leur ascension au premier trimestre, portées par l’amélioration des perspectives de croissance et les attentes d’assouplissement monétaire. Les bons résultats de NVIDIA ont également aidé. Cet environnement s’est avéré porteur pour les valeurs les plus sensibles à l’évolution du cycle économique. Le Nikkei 225 en yen a augmenté de +20,6%, le S&P 500 en dollar de +10,2%, l’Euro Stoxx en euro de +9,7% et l’indice MSCI des marchés émergents de +1,9% (en euro). Le début d’année a en effet été plus poussif pour les actions des pays émergents. Les anticipations de bénéfices ont également progressé, mais moins vite que les marchés, amenant un renchérissement des valorisations. Aux Etats-Unis, le ratio cours/bénéfices attendus est revenu sur les plus hauts de 2021.
Tension des taux d’intérêt
Les taux d’intérêt ont fortement augmenté au premier trimestre, la diminution des risques sur l’activité et les mauvaises surprises sur l’inflation conduisant à une nette réduction des attentes en matière d’assouplissement des politiques monétaires. Fin mars, les marchés n’intégraient plus que deux à trois baisses de 25 points de base aux Etats-Unis et trois à quatre baisses de 25 points de base dans la zone euro en 2024, contre plus de six baisses attendues début janvier. Dans ce contexte, le taux à 10 ans du Trésor américain a augmenté de +32 points de base à 4,20% et celui de l’Etat allemand de +27 points de base à 2,30%, pesant sur la performance des obligations d’Etat. Malgré le dérapage des finances publiques dans certains pays européens, les marges de crédit sont restées basses.
Stabilisation de l’euro
L’euro a progressé contre certaines monnaies (+4,9% contre le yen, +4,8% contre le franc suisse) et baissé face à d’autres (-2,3% contre le dollar, -1,4% contre la livre sterling, -0,7% contre le renminbi). En moyenne, l’euro est resté à peu près stable face aux devises de ses principaux partenaires commerciaux.
Fin de l’ère des taux négatifs au Japon ?
En mars, la banque centrale japonaise (BoJ) a remonté son taux directeur au-dessus de 0%. Jusqu’alors, il s’agissait de la dernière grande banque centrale à maintenir des taux négatifs. Par la même occasion, elle a abandonné d’autres mesures exceptionnelles comme le ciblage du taux 10 ans. Le point de bascule qui a sans doute précipité cette décision a été la conjonction d’une révision en hausse de la croissance au quatrième trimestre et certaines indications relatives à une poursuite de l’accélération des salaires cette année. Dans son discours, le gouverneur Ueda s’est efforcé d’accompagner ces mesures du maximum de précautions pour permettre une absorption en douceur par les marchés de ces nouvelles. Ceci semble justifié par le fait que les données d’activité reflètent une demande domestique encore assez modérée. Néanmoins, le PMI des services a atteint en mars un de ses niveaux les plus élevés des quinze dernières années. Le marché anticipe des taux courts à +0,30% pour la fin d’année, ce qui reste très bas. Reste à savoir si la BoJ a mis un terme définitif aux expériences de taux négatifs.
Repères boursiers :
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L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 19 avril 2024 et est susceptible de changer.
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