Perspectives financières 2019 | Des actifs financiers qui intègrent un scénario très négatif

Partie 5 : des actifs financiers qui intègrent un scénario très négatif

Les marchés financiers ont intégré un scénario de récession aux Etats-Unis en augmentant fortement les primes de risque. La baisse du S&P 500 atteinte fin décembre ne se produit généralement qu’entre trois mois avant et six mois après le début de la récession.

En conséquence, les valorisations sont redevenues bon marché. Les PE des marchés actions et américains sont passés sur des niveaux en dessous desquels ils ne sont allés que lors de la grande crise financière et de la crise de la zone euro (graphique 14).

Les spreads de crédit des émetteurs privés sont de retour sur les niveaux de début 2016 (graphique 15).

Si comme nous le pensons, le scénario d’une récession aux Etats-Unis ne se concrétise pas dans les prochains mois, les actifs risqués devraient rebondir. Mais il faudra savoir rester flexible dans les prochains trimestres, à l’approche du retournement cyclique.

Nous recommandons donc une position tactique longue sur les marchés actions ainsi que sur les obligations convertibles qui seront aidées par la hausse des marchés actions.

Sur le compartiment du crédit, notre préférence va aux obligations financières et à haut rendement. L’écartement des spreads des dettes financières intervient alors que les risques conjoncturels nous semblent réduits et que le risque italien a diminué. Le crédit haut rendement s’est dégradé en dépit des fondamentaux qui justifient un niveau plus bas de spreads.

La remontée des taux d’intérêts devrait peser sur les obligations d’Etats. La baisse récente des taux d’intérêts nous semble excessive et la Fed pourrait procéder à un relèvement monétaire plus important que ce que le marché anticipe.

Conclusion

L’économie américaine est entrée dans la dernière phase de l’expansion actuelle, ce qui amène de nombreuses interrogations sur l’imminence d’une récession. Si les signes classiques d’une entrée en récession ne sont pas réunis, il ne faut cependant pas attendre un fort rebond de la croissance dans la mesure où le cycle est mature.

La guerre commerciale pose un risque pour la croissance chinoise mais les autorités ont engagé un plan de soutien à l’activité. Un accord entre les gouvernements américains et chinois permettrait de réduire les inquiétudes autour de la Chine. La croissance dans la zone euro devrait rebondir modérément après une année 2018 perturbée par de nombreux facteurs exceptionnels.

Finalement, 2019 devrait voir la croissance ralentir mais il nous semble prématuré d’envisager une entrée rapide en récession. Or, les actifs risqués, crédit comme actions, sont aujourd’hui valorisés selon un scenario d’entrée en récession. Si comme nous le pensons, ce scénario ne se concrétise pas dans les prochains mois, ils devraient rebondir. Mais il faudra savoir rester flexible dans les prochains trimestres, la fin du cycle approchant.

 

Retrouvez la partie 1 ici

Partie 4

L’opinion exprimée ci-dessus est datée du mois de janvier 2019 et est susceptible de changer. Données les plus récentes à la date de publication.

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